Eglise romane Saint-Martin ; commune de Moings, Charente-Maritime 17, Poitou-Charentes, France
Léglise Saint-Martin est une église romane dont la nef serait de la fin du XIe siècle. L'abside semi-circulaire est éclairée par trois ouvertures à colonnes-contreforts. En avant du choeur le clocher surmonte une coupole sur pendentifs. Ce clocher carré à pans coupés est percé de douze fenêtres à double colonnade dont quatre sont dans les angles. Ces 60 colonnes sur un seul étage ceinturent le clocher. Les graffiti du XIIe siècle de l’église de Moings ont été découverts en 1953 lors d'une restauration. Ils paraissent être l'oeuvre d'un seul graveur qui les auraient faits juste avant la pose de l'enduit du décor peint au XIIe siècle. Sur la paroi nord les dessins sont très variés, avec des cavaliers, des paons, des écussons des fleurs de lys. Sur la paroi sud c'est une scène de guerre, l’affrontement de deux groupes de cavaliers, sortant de deux édifices fortifiés.
(extrait de :http://fr.wikipedia.org/wiki/Moings#Lieux_et_monuments)
L'église Saint-Martin de Moings fut donnée à l'Abbaye Saint-Etienne de Baignes à la fin du XIème siècle. La nef, qui semble dater du XIème siècle, est la partie la plus ancienne de l'édifice. Non-divisée en travées, elle est couverte d'une charpente et ouvre à l'ouest par un portail très simple. L'abside en hémicycle, voûtée d'un cul-de-four est éclairée par trois fenêtres en plein cintre pourvues de colonnettes.
Les graffiti qui se voient dans l'église de Moings forment, par l'ancienneté et l'ampleur de leur développement, la composition iconographique et la variété des figures un ensemble qui paraît n'avoir nulle part ailleurs d'équivalent. Gravés à l'aide d'un instrument métallique très dur, les dessins datent très vraisemblablement de 1130-1140, с'est-à-dire du moment où l'église primitive fut agrandie et embellie par la construction du chœur, du clocher et de l' abside. La facture des graffiti revêtant une véritable unité, il est clair qu'ils ont été exécutés par un auteur unique, qui a tracé sur le mur sud une véritable "bande gravée", très proche des miniatures qu on voit dans les manuscrits de la même époque, après s'être excercé peut-être sur le mur nord, où les dessins sont très variés. Il est vraisemblable qu'ils sont l'œuvre d'un des artisans qui participaient à la construction. Celui-ci s'exerça à reproduire des modèles empruntés aux thèmes iconographiques alors familiers aux dessinateurs, aux sculpteurs et aux peintres contemporains. L'auteur savait d'avance que les traits qu'il incisait dans la pierre seraient bientôt recouverts d'un décor peint. Les traces des enduits successifs subsistent en effet. C'est en 1953 seulement que les travaux de restauration effectués dans l'église ont mis au jour un ensemble iconographique d'ampleur exceptionnelle.
Les graffiti du mur sud s'ordonnent en une scène de guerre, organisée entre deux constructions fortifiées assises, à gauche et à droite, entre les pilastres qui délimitent la paroi du choeur.
A gauche s'élève une construction de pierres de taille assez importante pour faire figure de ville enfermée dans une enceinte. De la porte, passent le cou et la tête d'un cheval : trois cavaliers munis d'une lance et d'un bouclier le précèdent. Immédiatement au dessous, on distingue avec une grande netteté l'image de dimensions relativement élevées d'un cavalier casqué que protège un énorme bouclier et qui pointe vers le sol un gonfanon à trois fanons. Comme les cavaliers du régistre supérieur supérieur, celui-là se dirige vers la droite. Un cavalier de plus petite taille lui fait face.Tout ce groupe occupe à peu près letiers gauche de la surface de la bande gravée.
La partie centrale est occupée par deux groupes de cavaliers, semblablement armés et équipés, qui s'avancent l'un vers l'autre. A droite, se dressent des constructions. La première, munie d'une très large porte, semble avoir été surmontée d'un toit à double pente. Une croix pourrait bien figurer sur la porte. Vient ensuite un château fort à double enceinte crénelée. La première des murailles est précédée d'une palissade, la seconde enferme une tour couverte. Plusieurs cavaliers se dirigent vers cette forteresse. La lance de l'un d'entre eux, pointée vers le château, montre que la troupe s'apprête à l'attaquer. Dans la partie inférieure de la paroi, un second registre offre, à gauche, le schéma d'une construction qui a toutes les apparences d'une église. Tous les détails de l'armement des guerriers indiquent la fin du XIe siècle, ou le début du XIIe. La comparaison s'impose avec les personnages bien connus de la broderie de Bayeux.
Les graffiti du mur nord diffèrent de la composition homogène du mur sud. Les dessins sont plus variés, juxtaposés, sans ordonnance d ensemble. On voit dans la partie droite, l'ébauche d'une forteresse vers laquelle se dirige une file de cavaliers. Une autre esquisse de forteresse apparaît à gauche. Au centre, on discerne un personnage armé qui ressemble aux sonneurs d'olifant juchés sur les tours de guet des forteresses du mur Sud. A droite, au dessous de la forteresse, apparaissent plusieurs oiseaux : des paons. On sait qu'au Moyen âge, le paon était appelé le unoble oiseau" et sa chair était regardée comme "la viande des preux". Dans la symbolique chrétienne, il était l'image de la résurrection. D'autres incisions apparaissent aussi sur ce mur : des images de pieds, tels que les pèlerins en marche vers Saint-Jacques de Compostelle en gravaient souvent sur les murs des sanctuaires. On voit encore des cercles, des étoiles, toute une
série d'écussons et des fleurs de lis. Plusieurs inscriptions dont les caractères appartiennent au XIIe siècle sont très difficilement déchiffrables. La silhouette d'un personnage a été tracée au charbon plusieurs siècles après les graffiti : peut-être au XVe siècle.
(extrait de : "Les Graffiti de l'église de Moings" Brochure distribuée dans l'église)