Josep Masana. 1892-1979. Barcelone. Sin titulo (Maja sonriente) Untitled (Smiling Maja) vers 1930. Barcelone Museu Nacional d'Art de Catalunya (MNAC)
L'EROTISME DANS LA PEINTURE EUROPEENNE
Le christianisme n'a pas été très favorable à la peinture érotique. Bien moins que l'hindouisme par exemple.
Le Nouveau Testament n'était pas une source très riche d'inspiration pour les artistes peintres.
L'Ancien Testament était un peu plus favorable, avec quelques thèmes souvent repris par les peintres, en les déformant plus ou moins :
Adam et Eve, bien sûr, en premiers.
L'histoire de "Lot et ses filles" était une vraie Providence pour les artistes peintres un peu grivois.
Mais il y avait aussi : "Suzanne et les Vieillards".
"Bethsabée au bain", guettée par la lubricité du roi David.
"Samson et Dalila". L'éternelle perfidie féminine....
"Judith et Holoferne", pour les sado-masochistes qui aiment le sang qui gicle.
Le Nouveau Testament était bien plus pauvre en comparaison de l'Ancien : En dehors de Marie Madeleine repentante de ses erreurs passées, ou adorante du Christ souffrant ou ressuscité, de Salomé, de quelques femmes saintes martyrisées... Rien.
Si, Saint Sébastien et quelquefois Saint Jean Baptiste.
Les représentations de Saint Sébastien sont toujours très marquées par un érotisme discret, souvent homosexuel, ou en tout cas bisexuel.
J'ignore ce qui, dans l'histoire de Saint Sébastien lui a valu de symboliser aussi souvent l'homosexualité ou la bisexualité. Sans doute faut-il chercher une fois de plus dans la direction de Jacques de Voragine et de "la légende dorée".
Les peintres ont dû attendre la "Renaissance" pour pouvoir enfin représenter le nu masculin et féminin en s'inspirant de l'histoire et de la mythologie grecque et romaine. Les Amours de Zeus, quelle chance pour la peinture européenne ! Et Aphrodite-Vénus ! et Artémis-Diane ! et toutes ces Nymphes !
Pour plusieurs siècles la peinture européenne prend deux directions : une austère commanditée par l'Eglise. L'autre plus libertine commanditée par l'aristocratie.
Avec la Réforme, l'érotisme se fait à nouveau rarissime ! La Réforme est un retour à la thématique de l'Ancien Testament, sur ce point comme sur bien d'autres. Heureusement la Réforme ne concerne que l'Europe du Nord. Celle du sud peut continuer à représenter des déesses grecques nues.
Bref l'érotisme ne s'installera à nouveau dans la peinture européenne, du nord au sud, qu'avec l'Art Moderne, tout de suite après la fin des guerres révolutionnaires et impériales, dès les Romantiques apparaissent les odalisques.
Dans nos musées d'Art Contemporain ? des nus ? Non, des carrés, des cercles, des lignes, des zigs et des zags... mais pas de nus. Ou peu et laids. Nos élites sont austères, parait-il. Les nus sont dans la publicité, le cinéma, la télévision, les bandes dessinées, tout ce qui est à destination du peuple.
THE EROTISM IN THE EUROPEAN PAINTING
Christianity has not been very favorable to erotic painting. Far less than Hinduism, for example.
The New Testament was not a rich source of inspiration for painters.
The Old Testament was a little more favorable, with some themes often taken up by the painters, deforming them more or less:
Adam and Eve, of course, first.
The story of "Lot and his daughters" was a true Providence for the painters who were a bit salacious.
But there were also: "Suzanne and the Old Men".
"Bathsheba in the bath", watched by the lust of King David.
"Samson and Dalila". The eternal female perfidy ....
"Judith and Holoferne", for sado-masochists who love blood spurting.
The New Testament was much poorer in comparison with the Old : Outside of Mary Magdalene repentant of her past mistakes, or adorant of the suffering or resuscitated Christ, of Salome, some martyred holy women ... Nothing.
If San Sebastian. And sometimes Saint John the Baptist.
Representations of St. Sebastian are always marked by a discreet eroticism, often homosexual or at least bisexual.
I do not know what in the history of San Sebastian has earned him as often symbolize homosexuality or bisexuality. No doubt we must look once again in the direction of Jacques de Voragine and of "the golden legend"
The painters had to wait the 'Renaissance' to represent the male and female nude inspired by history and Greek and Roman mythology. The Loves of Zeus, what a chance for European painting! And Aphrodite-Venus! And Artemis-Diana! And all these Nymphs!
For several centuries European painting took two directions: an austere ordered by the Church. The other more libertine sponsored by the aristocracy.
With the Reformation, eroticism is once again very rare! The Reformation is a return to the theme of the Old Testament, on this point as on many others. Fortunately, the Reformation concerns only Northern Europe. The southern one can continue to represent naked Greek goddesses.
In short, eroticism will only take place once again in European painting, from the north to the south, with Modern Art, right after the end of the revolutionary and imperial wars, as soon as the romantics, appear the odalisques.
In our contemporary art museums? Nudes? No, squares, circles, lines, zigs and zags ... but not naked. Or little and ugly. Our elites are austere, it seems. The nudes are in advertising, cinema, television, comics, all that is intended for people.