Fra Diamante 1430-1498 Firenze
Saint Jérôme pénitent ca 1450-1470
Galleria Nazionale di Parma
RENAISSANCE, HUMANISME ET REFORME
Renaissance et Réforme sont, à la fois, des événements historiques, et des appellations que les historiens ont donné à ces événements. Les événements historiques sont des faits. Les appellations que leur donnent les historiens sont des interprétations de ces faits, déformées, orientées par les idéologies existant à la période à laquelle vivent les historiens.
Il faut distinguer les deux : les faits d'une part, et d'autre part leur appellation, le nom qui leur est attribué : Moyen Age, Renaissance, Temps Modernes, Réforme, Ancien Régime, Lumières, Révolution....
1° La Renaissance est un événement idéologique, culturel.
La Renaissance n'est pas un événement politique
La Renaissance n'est pas un événement économique
La Renaissance n'est pas un événement scientifique ou technique.
Idéologiquement, culturellement, la Renaissance est une redécouverte de certains idéaux de l'Antiquité Gréco-Romaine, et parallèlement, un relatif recul de l'influence des valeurs catholiques.
Cet événement concerne seulement une petite élite, intellectuelle et sociale. Le Renaissance ne concerne pas les peuples. La société européenne du temps n'en est aucunement transformée dans ses manières de vivre. Cet événement est très lent, il se déroule sur deux siècles : 15è et 16è.
Tels sont les faits.
L'appellation de "Renaissance" n'est pas neutre du tout. Elle est très positive, très laudative. Elle a été choisie pour ce motif. C'est une falsification idéologique, volontaire, des faits historiques par l'historiographie. La Renaissance est présentée comme un événement global, merveilleux, un "renouveau", profondément ressenti en Europe. Une sortie des "Âges sombres", de la barbarie et de l'obscurantisme, une fin du "Moyen Age".
"Renaissance" s'oppose à "Moyen Age", comme le beau temps s'oppose au mauvais temps !
Non, tout ceci est faux, sauf les états d'âmes de quelques lettrés du temps, vivant en bibliothèques, magnifiés par les historiens idéologues des siècles ultérieurs !
La vraie Renaissance de l'Europe, politique, sociale, économique, technique, s'est produite aux environs de l'an 1000, quand l'Europe commence à se relever de l'effondrement général de civilisation qui est résulté des invasions germaniques, slaves, asiatiques, musulmanes, scandinaves, commencées vers 400 voire vers 250.
Vers l'an 1000 il a existé, réellement, dans les faits une Renaissance de l'Europe, un Renouveau dans tous les domaines, qui est même climatique, et qui dure jusqu'à la grande peste (1348).
Ce Renouveau se produit à une époque où l'Europe est totalement dominée par les valeurs catholiques et orthodoxes.
Mais ces faits déplaisent à certaines idéologies toujours puissantes et actives en Occident. Les idéologues changent les faits, et inventent une "Renaissance" au 16è siècle.
Alors que la Renaissance n'a absolument rien changé à la vie des peuples européens.
La Renaissance est un événement purement culturel, artistique, très important certes, mais qui a concerné seulement une toute petite élite.
Ce pourquoi le nom d''Humanisme est la seule appellation correcte, c'est à dire qui correspond exactement aux faits, non déformés par les idéologies du présent.
2° La Réforme est un événement idéologique, culturel, important, comme la Renaissance. Mais la Réforme est, aussi et surtout, un événement politique.
La Réforme n'a pas de causes ou conséquences, directement, économiques, scientifiques ou techniques.
Sauf les ravages causées par les guerres de religion, surtout en France et en Allemagne.
Idéologiquement la Réforme est une remise en cause très profonde du catholicisme, un retour à l'Ancien Testament.
Les Evangiles n'ont jamais proclamé "Enrichissez vous".
Les paraboles du Christ insistent au contraire sur la damnation du riche. Alors que les pauvres seront sauvés, par cela même qu'ils sont pauvres.
L'Ancien Testament est à l'opposé : Il n'existe aucune condamnation de la richesse matérielle dans l'Ancien Testament. La seule règle impérative est la confiance en Dieu et le respect de ses commandements (Job).
Le Protestantisme adopte cette vision judaïque du monde et de l'homme.
Autre rapprochement entre le judaïsme et le protestantisme, surtout de tendances calvinistes et ses dérivés plus ou moins lointains : l'aniconisme. Le refus de la représentation imagée de Dieu, et plus généralement de toute figuration religieuse, hormis le Christ en croix. Les conséquences dans les arts, notamment la peinture, sont évidemment très importantes.
Du point de vue culturel et idéologique, la rupture avec les valeurs catholiques et orthodoxes est infiniment plus évidente à la Réforme qu'à la "Renaissance". D'ailleurs les Papes avaient été des acteurs très importants de la Renaissance.
Autre différence : La société issue de la Réforme ne s'intéresse pas à l'Antiquité grecque et romaine.. La peinture européenne, dans les Pays Bas du Nord au siècle d'Or, en est la démonstration. Les thèmes mythologiques et ceux tirés de l'histoire grecque ou romaine disparaissent de l'art, exactement comme les thèmes religieux.
L'explication de cette rupture est simple : En Europe elle suit la frontière de l'expansion romaine. La Réforme c'est une revanche de l'Europe du Nord, non colonisée par les Romains. C'est l'aspect on dira "nationaliste" de la Réforme.
La Réforme est un important événement politique : Ses motivations ne sont pas seulement idéologiques et culturelles. A la Réforme il est essentiellement question d'Argent et de Pouvoir.
Le problème, le plus important, pour les élites, Rois, Princes, Evêques, Abbés, c'est de s'emparer des biens de l'Eglise, avec toutes les conséquences sur le pouvoir politique et économique.
Quand l'évêque proclame qu'il devient protestant, il se fait aussi duc. L'évêque ou l'abbé, devient propriétaire des biens du diocèse ou du monastère, et les transmet à ses héritiers. Quant aux rois et aux princes ils agrandissent aisément leurs domaines. Quelle aubaine cette religion nouvelle pour les élites.
Grâce au protestantisme encore, les grands bourgeois des villes, peuvent acheter les terres d'église, mises dans le commerce, alors qu'avec le catholicisme toutes ces terres formaient une espèce d'enclave hors du commerce. Quelle chance encore.
C'est l'explication réaliste, réelle et principale, de la Réforme et de son succès, et de ses terribles guerres civiles et étrangères. Les idéologies sont des habillages qui ne font qu'activer et justifier les haines et les guerres.
La Réforme est bien évidemment provoquée par les élites, comme la Renaissance. Mais contrairement à la Renaissance, elle concerne très directement les peuples, absolument malgré eux. Les peuples doivent adopter, qu'ils le veulent ou non, la religion de leurs gouvernants.
La Réforme, contrairement à la Renaissance, est un événement relativement court dans le temps : Il s'inscrit essentiellement entre deux dates : 1517 publication des 95 thèses de Luther, et 1579 date de la proclamation de l'indépendance des Pays Bas du Nord. Il est possible de prolonger cet épisode de l'histoire de l'Europe jusqu'en 1648, quand l'Espagne reconnaît cette indépendance. C'est la fin de la Guerre de Trente Ans.
L'appellation "Réforme", contrairement à celle de "Renaissance", est presque neutre. Elle globalement plutôt positive dans l'idéologie européenne et occidentale, mais cette appellation n'est pas une falsification aussi évidente des faits que celle de "Renaissance". A condition de ne pas confondre Réforme et Progrès, ce que certains idéologues font systématiquement, il est objectivement possible de l'appeler Réforme, puisque le mouvement s'oppose effectivement au pouvoir catholique en place et demande la réformation de ses principes et de ses actions.
RENAISSANCE HUMANISM AND REFORM
Renaissance and Reformation are, in both, historical events, and designations that historians have given to these events. Historical events are facts. The designations assigned by the historians are interpretations of these facts, distorted, guided by the existing ideologies in the period to which historians live.
We must distinguish between the two: the facts, on the one hand, and secondly, their appellation, the name given to them: the Middle Ages, Renaissance, Modern Times, Reform, Old Regime, Enlightenment, Revolution ....
1. The Renaissance is an event, ideological, cultural.
Renaissance is not a political event
Renaissance is not an economic event
Renaissance is not a scientific or technical event.
Ideologically, culturally, the Renaissance is a rediscovery of some ideals of of the Antiquity Greco-Roman, and in parallel, a relative decline of the influence of Catholic values.
This event concerns only a small elite, intellectual and social. The Renaissance does not concern the peoples. European society of the time is not changed in his manner of living. This event is very slow, it takes place over two centuries 15th and 16th.
These are the facts.
The appellation of "Renaissance" is not neutral at all. She is very positive, very laudatory. She was chosen for that reason. It is an ideological falsification, deliberate, of historical facts by historiography. The Renaissance is presented as a global event, wonderful, an "renewal", deeply felt in Europe. An exit of the "dark ages" of barbarism and obscurantism, an end of the "Middle Ages".
The "Renaissance" is opposed to the "Middle Ages" as good weather is opposed to bad weather!
No, all this is false, except the moods of some scholars of the time, living in libraries, magnified by the ideologues historians of later centuries!
In practice the true Renaissance of Europe, political, social, economic, technical, has occurred around the year 1000, when Europe begins to recover from the general collapse of civilization that is resulted from the invasions, Germanic, Slavic, Asian, Muslim, Scandinavian, begun to 400 and even to 250.
Around the year 1000 it has existed, in fact, a Renaissance of Europe, a revival in all areas, which is even in climate, and lasts until the Great Plague (1348).
This Renewal occurs at a time when Europe is totally dominated by Catholics and Orthodox values.
But these facts are displeasing to certain ideologies, powerful and active in the West currently. The ideologues change the facts, and invent a "Renaissance" in the 16th century.
While the Renaissance has absolutely changed nothing in the life of the peoples of Europe.
The Renaissance was a purely cultural event, artistic, very important indeed, but that concerned only a tiny elite.
This why the name of Humanism is the only correct term, ie which corresponds exactly to the facts, not distorted by ideologies of the present.
2. The Reformation is an ideological event, cultural, important like the Renaissance. But the Reformation is also, and above all, a political event.
The Reform has no causes or consequences, direct, economic, scientific or technical.
Except the devastations caused by the wars of religion, especially in France and Germany.
Ideologically the Reform is a profound questionning of Catholicism and Orthodoxism, a return to the Old Testament.
The Gospels, have never proclaimed : "become an wealthy"
The parables of Christ insist instead on the damnation of the rich. While the poor will be saved, for the very reason that they are poor.
The Old Testament it is the opposite: There is no condemnation of material wealth in the Old Testament. The only mandatory rule is trust in God and respect His commandments (Job).
Protestantism adopts the Judaic vision of the world and of the human.
Another rapprochement between Judaism and Protestantism, especially of Calvinist tendencies and its more or less distant derivatives: The aniconism. The rejection of the pictorial representation of God, and more generally of all religious figuration, except Christ on the cross. The consequences in the arts, especially painting, are obviously very important.
Of the cultural and ideological, point of view, the break with the Catholic and Orthodox values is infinitely more obvious at the Reformation that at the "Renaissance." The Popes were very important actors of the Renaissance.
Another difference: The company resulting from the Reformation is not interested in Greek and Roman antiquity . The European painting in the Netherlands from the North during the Golden Age, is the proof. The Mythological themes and those derived from the Greek or Roman history disappear from art , just as the religious subjects.
The explanation for this break is simple: In Europe it follows the border of the Roman expansion. Reform is a revenge of the Northern Europe, not colonized by the Romans. This is the aspect we will say "nationalist" of the Reformation.
The Reform is an important political event: His motives are not only ideological and cultural. At the Reformation, the most important it is the Money and Power.
The problem, most importantly, for the elites, Kings, Princes, Bishops, Abbots, is to take possession of church property, with all the consequences on the political and economic power.
When the bishop proclaims that he became a Protestant, he is also Duke. The bishop or the priest, becomes owner of the assets of the diocese or monastery, and transmits it to his heirs. As for the kings and princes, they easily expand their domains. What a boon this new religion for the elite.
Thanks again to Protestantism, the great bourgeois of the cities, can buy the church lands, placed on the market, whereas with Catholicism all these lands formed a sort of enclave out of the trade. How lucky again.
This is the realistic explanation, real and principal, of the Reform and its success, and its terrible civil and foreign wars. Ideologies are clothings, that activate and justify hatred and wars.
The Reform is obviously caused by the elites as the Renaissance. But unlike the Renaissance, it relates very directly the peoples, absolutely despite them. Peoples must adopt, whether they want it or not, the religion of their rulers.
The Reformation, unlike the Renaissance, is a relatively short event in time: It basically falls between two dates: 1517 publication of 95 theses of Luther, 1579 and the date of the proclamation of independence of Netherlands North. We can go until 1648, when the Spain recognized this independence. It's the end of the Thirty Years War.
The appellation "Reformation", unlike that of "Renaissance", is almost neutral. It is generally rather positive in European and Western ideology, but this name is not as obvious a falsification of facts as that of "Renaissance". Provided that we do not confuse Reform with Progress, which some ideologues systematically do, it is objectively possible to call it Reform, since the movement is effectively opposed to the Catholic power in place and demands the reform of its principles and actions.