En lisière de la forêt d’Halatte, en bordure de la rivière l’Aunette qui sert d’exutoire à la pièce d’eau du parc, la seigneurie d’Ognon relevait de celle de Chantilly. Le château d’Ognon est mentionné pour la première fois en 1382. Les rois de France venus chasser en forêt d’Halatte séjournent au château : Louis xii en 1511, François 1er en 1526.
Le château, reconstruit au xixe, et sa tour féodale, tous deux endommagés pendant la seconde guerre mondiale, ont été détruits en 1957. La ferme possède encore deux tours du xviie
siècle.
Le parc conserve le témoignage des aménagements paysagers, des fabriques et de la statuaire dûs aux campagnes d’embellissement successives.
L’aménagement du parc au xviie siècle
Artus de la Fontaine, seigneur d’Ognon à partir de 1540, fut grand maître des cérémonies sous les règnes d’Henri II à Henri III, puis ambassadeur à Constantinople et Vienne. Des revers de fortune de la famille de la Fontaine décidèrent de la vente du domaine au début du xviie siècle.
A partir de 1610-1620 commen cent les travaux d’embelli ssement du domaine commandé vraissemblablement par le nouveau seigneur d’Ognon, Jean Lescuyer, conseiller d’Etat et doyen de la chambre des comptes.
Un mail relie les parterres du château aux gloriettes. Cette grande allée de 520 m, orientée nord-sud, est plantée de hêtres majestueux. Le mail destiné à la pratique du jeu de Paume, fort prisé au xviie siècle, est bordé de petits murets destinés à empêcher la perte de la boule en bois dans les taillis. Plusieurs statues (Apollon, Minerve, Mars) datées du milieu du xviie siècle l’accompagnent. Les gloriettes, érigées à l’extrémité sud du parc, se composent de deux édicules carrés, voûtés en arc de cloître, amortissant le mur de soutènement de l’allée. Ils dominent un double niveau de terrasses. Sur l’escalier, les statues des vertus sont attribuées à l’atelier Guillaume Berthelot, qui travaillait en 1623 au Palais du Luxembourg, sous la direction de Salomon de Brosse, né au village voisin de Verneuil-en-Halatte.
Les transformations entre 1676 et le milieu du xviiie siècle
En 1676, le domaine est acquis par Maximilien Titon (1631-v.1711), filleul de Sully, directeur général des Manufactures et magasins d’armes royaux de France. Maximilien Titon et ses descendants qui conservèrent Ognon jusqu’à la révolution, agrandirent et réalisèrent les magnifiques embellissements du parc.
L’hypothèse d’une intervention de Le Nôtre, qui oeuvrait à Chantilly entre 1666 et 1684, a été envisagée sans pouvoir être étayée par des documents. Le dessin actuel du parc fut réalisé entre 1676 et 1723, tout comme l’aménagement du miroir d’eau bordé de tilleuls, accompagné de statues des quatre parties du monde et de vases, et de l’embarcadère (entre 1702 et 1723), du bosquet des quatre saisons, des allées du bois, du carrefour de Diane et de la salle de verdure
et des parterres à la française agrémentant la façade orientale du château. Ces parterres seront remplacés au xixe
siècle par des vallonnements puis par de nouveaux parterres (intervention du paysagiste Varé).
Un parc mis en valeur
Au cours du xixe siècle, la propriété va connaître de grands déboisements, puis des dommages pendant la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, les maçonneries du miroir d’eau ont été refaites. Le lac, existant au xviie siècle, a été restauré (2004). Trois arboretum ont été créés à la place d’anciennes peupleraies. La percée vers Senlis mentionnée dans le rapport d’origine n’existe plus. Certains éléments de sculptures ont été victimes des intempéries ou de vol. Néanmoins, le parc est aujourd’hui bien entretenu et la volonté de préserver les grands tracés et la statuaire est
manifeste.
La partie ouest du site inscrit d’origine du château et du parc d’Ognon est désormais inclus dans le site classé de la forêt d’Halatte, l’arrêté de site classé abroge implicitement la partie du site inscrit concerné.