Mardi 25 août 2015. Sur le ferry. Manhattan. Le 1World Trade center (546m, 108 ét. 2013) devant lui gauche: New York Mercantile Exchange (77m)4World Financial Center(152m),derrière, Goldman Sachs(228m)3WFCenter(225m) 2WFCenter(196m)Gateway Plaza 400(94m
Bien que dépendant de l’État de New York, la ville de New York bénéficie d’une large autonomie législative et exécutive et d'une administration plus centralisée que la plupart des autres villes américaines. Ce statut est défini par une charte, amendée et promulguée par l'Assemblée législative de l’État de New York, et parfois par référendum. La municipalité est responsable de l'éducation, des bibliothèques, de la sûreté, de l'hygiène, de l'approvisionnement en eau, des services d'assistance sociale, des établissements pénitentiaires et des équipements de loisirs. L'autorité de la police de la ville de New York à arrêter des individus est valable dans tout l'État de New York.
Les New-Yorkais sont majoritairement démocrates et libéraux : lors de l'élection présidentielle de 2004 le candidat démocrate John Kerry a ainsi obtenu plus de 74 % des voix dans la ville, alors qu'il perdit l'élection au niveau national. 66 % des votants enregistrés sont démocrates. En 2012, Barack Obama obtient plus de 81 % des voix.
Cinq des comtés de l'État de New York coïncident avec les cinq arrondissements (boroughs) de la ville de New York, mais ces derniers ne fonctionnent pas comme des comtés à proprement parler. En effet, depuis la consolidation de la ville de New York dans ses limites actuelles en 1898, les gouvernements de comté ont été supprimés et n'ont plus aucun pouvoir ou statut et dépendent directement de l'autorité municipale. Aujourd'hui, les cinq comtés de la ville servent essentiellement de base pour les données statistiques et démographiques du bureau du recensement des États-Unis. La ville de New York est considérée comme le siège de ses cinq comtés : comté de New York (Manhattan), comté de Kings (Brooklyn), comté de Bronx (Bronx), comté de Richmond (Staten Island), et le comté de Queens (Queens).
Avant l'arrivée des Européens, le territoire de l'actuelle New York était peuplé par des Lenapes. Le 17 avril 1524, le navigateur Giovanni da Verrazano, missionné par le roi de France François Ier, découvre la baie de New York qu'il baptise La Nouvelle-Angoulême. De nos jours, le pont Verrazano-Narrows rappelle cette découverte. L'explorateur entend recommander le site au roi, mais en août 1524, François Ier annule l'entrevue prévue avec Verrazano pour s'engager dans la désastreuse campagne de Pavie... voilà comment la France a raté l'Amérique ! En 1609, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales engage l'explorateur anglais Henry Hudson pour tenter de découvrir à son tour une nouvelle route maritime vers les Indes. Il entre dans la baie de New York et remonte le fleuve qui porte aujourd'hui son nom. En 1624, la région devient officiellement une possession néerlandaise sous l'égide de la Compagnie des Indes orientales. Trente familles Boyer et protestantes (parmi lesquelles des protestants français huguenots et Wallons) s'installèrent au sud de Manhattan formant la colonie de la « Nouvelle-Amsterdam ». En 1626, le directeur de la colonie Pierre Minuit acquit l'île auprès des Lénapes. En 1647, Pieter Stuyvesant fut nommé directeur-général de la colonie pour remplacer Willem Kieft, dont l'administration s'était attirée les foudres des colons depuis que les relations avec les Amérindiens avaient dégénéré en de violents affrontements durant les années 1640.
En 1664, les Anglais conquirent la Nouvelle-Amsterdam qui fut rebaptisée « New York » en l'honneur de Jacques, duc d'York et frère du roi Charles II. L'anglicanisme devint la religion officielle de la colonie en 1698. La ville se développa rapidement : en 1700, elle comptait près de 5 000 habitants. Les premières institutions culturelles furent fondées comme le King's College en 1754. Le commerce se diversifia et se développa notamment grâce à l'aménagement du Great Dock sur l'East River en 1676.
En 1765, le Parlement britannique vota le Stamp Act. Cette loi imposant un droit de timbre sur les journaux et les documents officiels britanniques provoqua la réunion à New York du Stamp Act Congress en octobre. Les délégués des treize colonies britanniques d'Amérique protestèrent contre la taxe qui fut abrogée l'année suivante. New York vit naître le mouvement des Fils de la Liberté qui contestaient la présence coloniale anglaise. Les incidents se multiplièrent et New York devint une place stratégique dans la guerre d'indépendance américaine (1775-1783). Le général américain George Washington fit fortifier la ville et prit personnellement le contrôle de l'Armée continentale en 1776. Mais les insurgés américains furent battus à la bataille de Long Island et un quart de la ville fut réduit en cendres. La ville resta aux mains des Britanniques jusqu’en 1783, date de la fin de la guerre d'indépendance.
En 1785, le Congrès continental s'installa à New York, qui fit dès lors office de capitale provisoire des États-Unis. Mais, sous la pression de Thomas Jefferson, le Congrès déménagea à Philadelphie cinq ans plus tard. En 1789, le premier président américain, George Washington, prêta serment sur la Bible au balcon du Federal Hall dans le sud de Manhattan.
À partir des années 1790, la ville de New York connut une importante croissance démographique et devint la plus peuplée des États-Unis en 1820. En 1811, le Commissioners' Plan imposa le plan hippodamien pour le développement de la ville.
À la suite des épidémies de choléra, la municipalité décida de porter ses efforts sur l'adduction d'eau et les égouts : un service des égouts fut fondé en 1849 et des bains publics furent ouverts dans les années 1850. Un aqueduc fut mis en chantier en 1842 afin d'apporter l'eau de la rivière Croton. Au milieu du siècle, le Central Park fut aménagé au cœur de Manhattan. Plusieurs bâtiments publics de style néoclassique sortirent de terre. En 1898, la ville de New York est divisée en cinq arrondissements (boroughs) : Manhattan, Brooklyn, Bronx, Queens et Staten Island.
Avec le développement des transports en commun et de l'industrie, l'agglomération new-yorkaise s'agrandit rapidement dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Les New-Yorkais les plus pauvres s'entassèrent dans des appartements étroits et insalubres appelés tenements : en 1890, un million d'habitants vivent dans 37 316 de ces logements. Les classes moyennes s'implantèrent dans les banlieues.
Au milieu du XIXe siècle, plus de la moitié des New-Yorkais étaient nés à l'étranger ; entre 1820 et 1890, plus de dix millions d'immigrants, essentiellement irlandais et allemands, s'installèrent dans la métropole, fuyant la crise économique et les persécutions qui avaient lieu en Europe. Des quartiers « ethniques » se constituèrent à Manhattan et chaque communauté développa ses réseaux d'entraide, ses associations et ses journaux. Les Allemands s'installent dans le quartier appelé « Little Germany », dans le Sud-Est de Manhattan ; au milieu du XIXe siècle, New York est, derrière Berlin et Vienne, la troisième plus importante ville germanophone du monde avec 600 000 immigrés allemands. Les tensions entre ces communautés dégénèrent parfois en émeutes : celles de 1871 entre catholiques et orangistes se soldèrent par 65 morts. Mais les émeutes les plus graves de l'histoire de New York furent liées à la Guerre de Sécession : les Draft Riots de 1863 firent une centaine de morts.
Le développement économique de New York fut facilité par la modernisation et l'extension des réseaux de transport : le canal Champlain (1823) et le canal Érié (1825) reliaient New York à son arrière-pays et aux Grands Lacs. Les liaisons ferroviaires se multiplièrent à partir des années 1830 et Grand Central devint la principale gare de New York dans les années 1870. Sur la mer, les lignes transatlantiques reliaient New York à l'Europe par les paquebots. Candidat fédéraliste à la présidentielle de 1812, le gouverneur DeWitt Clinton a obtenu que des obligations de l'État de New York financent le Canal Erié, un coup de pouce à Wall Street.
Le port devient le premier du pays ; les installations durent s'agrandir dans les années 1850-1860, notamment à Brooklyn et au New Jersey. Les premières jetées maçonnées (les Piers) apparurent dans les années 1870. En 1900, le port de New York était le premier du monde.
Avec la Révolution industrielle, les usines, les manufactures et les ateliers furent de plus en plus nombreux. La place fit rapidement défaut sur l'île et de nombreuses industries s'implantèrent dans les quartiers périphériques. Les principales activités de l'agglomération étaient alors liées au secteur agro-alimentaire, au textile (filatures, ateliers de confection), aux constructions navales et à l'imprimerie. Vers 1900, New York était la ville industrielle la plus importante des États-Unis.
C'est également au XIXe siècle que New York se positionna comme premier centre des affaires du pays : la vocation financière de la métropole se développa avec la création de la Bank of New York en 1784 et l'ouverture de la bourse en 1792. Plus tard, des bourses spécialisées furent fondées (bourse aux grains en 1850, au coton en 1868). L'indice boursier du Dow Jones fut créé en 1896. Les grandes enseignes telles que Macy's et Bloomingdale's virent le jour dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Broadway devint l'artère commerçante de la ville.
Au cours de la première moitié du XXe siècle, la ville devint un centre d’envergure internationale. La croissance urbaine nécessita toujours plus d'investissements dans les transports. Ainsi, l’Interborough Rapid Transit, la première compagnie de métro, vit le jour en 1904. En 1913, la principale gare, Grand Central Terminal, fut reconstruite. La densification du trafic automobile amena la municipalité à penser un nouveau plan d'urbanisme et à relier Manhattan par de nouvelles infrastructures : ponts, tunnels (Holland Tunnel) et voies rapides (parkways).
Avec la multiplication des sièges sociaux d'entreprises et le manque de place, les gratte-ciel se multiplièrent dans deux quartiers : le Sud de Manhattan et Midtown. En 1929, New York compte déjà 188 immeubles de plus de 20 étages. Le Chrysler Building et l'Empire State Building deviennent des symboles de la modernité new-yorkaise dans l'entre-deux-guerres.
Le problème du logement subsistait à New York : 40 000 tenements (« immeubles de logement ») furent détruits dans les années 1920 et des logements sociaux furent construits. La Grande Dépression des années 1930 jeta à la rue des milliers de New-Yorkais. La loi Wagner-Steagall de 1937 permit la construction de grands ensembles.
New York, en particulier Ellis Island où transitèrent 16 millions de personnes, resta pendant plusieurs décennies la principale porte d'entrée des immigrants aux États-Unis. Dans la première moitié du XXe siècle, ces derniers venaient d'Europe orientale et méditerranéenne. Les Afro-Américains affluèrent également du Sud du pays et se concentrèrent dans des quartiers comme Harlem. Après la Seconde Guerre mondiale, l'immigration changea de nouveau pour venir d'Amérique latine, d'Asie et d'Afrique.
New York devint par ailleurs un centre culturel d'importance mondiale. Ce rôle s’amplifia vers la fin des années 1930 avec l’afflux de réfugiés européens, qui comportaient de nombreux intellectuels, musiciens et artistes. Les quartiers de Greenwich Village et de Harlem devinrent les principaux lieux de création artistique et littéraire. Avec l'Armory Show (1913) puis l'ouverture du Museum of Modern Art (1929), du Whitney Museum of American Art (1931) et du musée Solomon R. Guggenheim (1937), New York devint l'une des capitales mondiales de l'art moderne66. Malgré la concurrence de Los Angeles, New York resta jusqu'en 1945 un centre cinématographique majeur : elle exerçait le contrôle financier de l'industrie du 7e art, produisait des films dans ses studios et possédait de très nombreuses salles de projection. Les nouveaux médias se développèrent dans la cité : tabloïds, chaînes de radio (CBS et NBC).
En 1919, New York fut secouée par des grèves massives. Le 16 septembre 1920, un attentat à la bombe souffla les bureaux du siège de la compagnie J.P. Morgan à Wall Street, faisant 38 morts et 200 blessés. Les années 1920 furent également marquées par la prohibition, avec l’ouverture des speakeasies. La « grosse pomme » n'échappa pas à la Grande Dépression économique des années 1930. C'est d'ailleurs à la bourse de Wall Street que se manifesta le krach de 1929, le plus violent de l'histoire boursière mondiale, qui donna lieu à une crise mondiale. Le chômage et la misère augmentèrent rapidement et des bidonvilles se développèrent.
Après la Seconde Guerre mondiale, New York connut cependant un relatif déclin, perdit de ses habitants, et son tissu industriel commença à vieillir. La crise des années 1960-1970 engendra des friches industrielles dans le Bronx et Queens. Ainsi, le chantier naval Navy Yard ferma ses portes en 1966. Entre 1953 et 1992, New York perdit quelque 700 000 emplois industriels. La place du port de New York recule. En revanche, la ville affermit sa position mondiale avec l'installation des institutions permanentes de l'ONU. L'exposition universelle de la foire internationale de New York 1964-1965 attira des millions de visiteurs.
New York s’affirma comme capitale de l’expressionnisme abstrait, rivalisant avec Londres sur le marché de l’art. La contre-culture s'épanouit à New York dans les lettres et les arts. L'Off-off Broadway proposait une alternative au théâtre commercial. Le Pop Art dénonçait la société de consommation. Frank Stella expérimenta le minimalisme et Christo proposa aux New-Yorkais des œuvres éphémères. Les fresques murales se multiplièrent sur les murs de la ville. La culture de la rue (graffiti, hip-hop) prit leur essor dans les années 1980. Cependant, New York se vit de plus en plus concurrencée par d'autres pôles dans le pays, en particulier ceux de la Sun Belt (Los Angeles, San Francisco).
Les années 1960 furent aussi marquées par des tensions raciales, et New York s'imposa rapidement comme un lieu clé du mouvement des droits civiques. Parmi les événements les plus marquants du mouvement, on peut citer les émeutes de juillet 1964) et les diverses manifestations sociales (grèves des transports en 1966, manifestations contre la guerre du Viêt Nam). La municipalité confia à Robert Moses le soin de détruire les taudis, de rénover certains blocks et de construire des logements sociaux. En 1968, Harlem connut de nouvelles émeutes à la suite de l'assassinat de Martin Luther King Jr.
Entre 1940 et 1990, Manhattan perdit 500 000 habitants, Brooklyn 400 000 et le Bronx 300 000. Cependant, les banlieues résidentielles continuèrent de s'étendre grâce au réseau autoroutier et à la construction de nouveaux ponts tels le pont Verrazano-Narrows en 1964.
Les années 1970 sont souvent considérées comme le point bas de l'histoire de New York, en raison des taux de criminalité élevés assortis de divers désordres sociaux qui débutèrent dès les années 1960, en particulier avec les émeutes de Stonewall en 1969. Dans un contexte de stagflation aux États-Unis et de maintien en parallèle de dépenses sociales élevées à New York, les dépenses de la municipalité explosèrent, conduisant l'État fédéral à se désengager. Finalement, en 1975, le président Gerald Ford autorisa le Trésor américain à injecter 2,3 milliards de dollars par an dans le budget municipal pour sauver la ville de la banqueroute. Par la suite, la désindustrialisation et le déclin démographique poussèrent la ville au bord de la faillite66. De nombreuses infrastructures urbaines furent laissées à l'abandon, faute de subventions. Parallèlement, l'immense World Trade Center fut inauguré au cours d'une cérémonie grandiose en 1973. Plusieurs quartiers s'enfoncèrent alors dans la criminalité et la drogue, comme Harlem ou South Bronx. Le phénomène s'accompagna même d'une chute brutale de la population.
Le rebond de Wall Street, dans les années 1980, malgré le krach de 1987, permit à New York de retrouver son rôle de leader dans la sphère économique et financière mondiale et l'équilibre budgétaire de la ville fut rétabli en 1981. Au début des années 1990, New York dépassa Londres pour les activités financières et bancaires.
Le drapeau de New York porte les mêmes couleurs (sur des barres aux dimensions égales) que le drapeau des Provinces-Unies tel qu'il était utilisé en 1625, l'année où Manhattan fut colonisée. En son centre est reproduit, en bleu, le sceau de la ville. Sur ce dernier figurent plusieurs éléments symboliques : l'aigle représente l'État de New York. L'Amérindien évoque les premiers habitants de la région, tandis que le marin évoque les colons : leur évocation conjointe confère l'idée d'une union entre les deux peuples. Le castor fait référence à la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales. Le baril et la fleur font référence aux premiers temps de l'industrie new-yorkaise. Le moulin à vent est un rappel de l'histoire néerlandaise de New York. Quant à Eboracum, c'était le nom de la ville de York à l'époque romaine.
En reportage à La Nouvelle-Orléans, John J. Fitz Gerald79 entendit les valets d'écurie appeler les champs de course de New York « the Big Apple » (dans le sens the big apple = the biggest bet = le plus grand pari). L'expression lui plut et il donna comme titre à sa chronique Around the Big Apple. Dix ans plus tard, de nombreux musiciens de jazz commencèrent à utiliser l'expression de Big Apple pour désigner New York, et plus particulièrement le quartier de Harlem (à Manhattan), considéré comme la capitale mondiale du jazz. Ils disaient qu'il y avait beaucoup de pommes sur les arbres du succès, mais que, quand vous choisissiez New York City, vous choisissiez LA grosse pomme. En 1971, cette expression prit toute son ampleur grâce à Charles Gillett (président du NY Convention and Visitors Bureau) qui lança une campagne publicitaire sur le thème de la Big Apple. Celle-ci fut relayée par l'agence BBH London qui lança cette expression en Angleterre. Depuis, cette expression est devenue courante. 35 % des Anglais affirment même qu'elle est typiquement anglaise et non d'origine américaine.
À l'exception du Bronx qui se trouve sur le continent, dans le sud d'une presqu'île, la ville s'étend sur plusieurs îles : la plus peuplée est celle de Manhattan où se trouve le cœur économique et culturel de l'agglomération. Governors Island, Liberty Island et Ellis Island sont de petites îles au sud de Manhattan dont les lieux historiques sont visités par les touristes. Staten Island est l'île la plus au sud de New York. Les arrondissements de Brooklyn et Queens occupent la partie occidentale de Long Island.
Cette configuration insulaire nécessite la présence de nombreux ponts et tunnels qui relient les différentes parties de l'agglomération. Un service de traversiers permet également aux New-Yorkais de se déplacer facilement. Plusieurs détroits comme le Long Island Sound ou The Narrows séparent les différentes îles. Les eaux profondes de la baie de New York et les côtes très découpées fournissent de nombreuses autres petites baies abritées.
Le site de New York apparaît à la fois comme un atout (ouverture maritime, défense naturelle) mais aussi comme un risque (inondations, élévation de la mer, raz-de-marée) pour la métropole.
La ville de New York dispose d'un important réseau hydrographique. Le fleuve Hudson se jette dans la baie de New York en formant un estuaire. La baie est constituée de deux parties : la Upper New York Bay (la « baie supérieure ») au sud de Manhattan et la Lower New York Bay (la « baie inférieure ») au sud de Staten Island et de Long Island, séparées par un détroit, The Narrows, qui forme le principal chenal d'accès au port de la ville.
Malgré leur nom, l'East River et la Harlem River ne sont pas des cours d'eau mais des bras de mer ou des détroits.
Le canal Érié, voie d'eau artificielle majeure qui fut aménagé au début du XIXe siècle, fait communiquer le fleuve, donc New York, avec la région des Grands Lacs.
Ellis Island est une île située à l'embouchure de l'Hudson à New York, moins d'un kilomètre au nord de Liberty Island qui abrite la statue de la Liberté. Elle a été, dans la première partie du XXe siècle, l'entrée principale des immigrants qui arrivaient aux États-Unis. Les services d'immigration y ont fonctionné du 1er janvier 1892 jusqu'au 12 novembre 1954. L'île est gérée par le gouvernement fédéral et fait désormais partie du monument national de la Statue de la Liberté, sous la juridiction du service des parcs nationaux des États-Unis et abrite un musée. Territorialement, elle est partagée entre la ville de Jersey City dans le New Jersey et la ville de New York dans l'État de New York. 83 % de l'île appartient à la ville de Jersey City.
Ellis Island a été le sujet d'une querelle de frontière entre ces deux États américains. Selon le bureau de statistiques des États-Unis, l'île a une superficie officielle de 129 618 m2, dont la plus grande partie créée artificiellement. La portion naturelle de l'île, qui se trouve sur le territoire de la ville de New York, est de 21 458 m2 et est entourée par la partie artificielle.
Avant 1892 et l'ouverture d'Ellis Island comme centre de réception des immigrés à New York, le débarquement des voyageurs se faisait à Fort Clinton ou Castle Clinton, à l'extrême sud de Manhattan (aujourd'hui dans Battery Park), au grand désespoir des habitants qui se plaignaient de la situation, imputant nombre de maux aux nouveaux arrivants. Ellis Island s'appelait Fort Gibson et était une place militaire qui faisait partie du système de défense de la ville contre la flotte britannique. L'île apparut alors comme une meilleure solution, permettant d'isoler les migrants avant leur acceptation aux États-Unis et d'éviter les évasions. Originalement appelée Little Oyster Island (île de la petite huître), on la nomma Ellis Island en référence à Samuel Ellis, colon venant probablement d'Écosse, qui en fut son propriétaire dans les années 1770, avant son rachat par l'État de New York.
Les bâtiments du centre d'immigration d'Ellis Island ont été créés par les architectes Edward Lippincott Tilton et William A. Boring qui reçurent une médaille d'or à l'exposition universelle de Paris en 1900 pour le design du bâtiment principal.
Le centre fédéral d'immigration ouvrit le 1er janvier 1892 et fut fermé le 12 novembre 1954 après le passage et l'inspection de plus de 12 millions d'immigrants par le bureau d'immigration des États-Unis. Durant les 62 années d'activité, plus de 8 millions d'immigrations furent enregistrées localement par l'administration de l'État de New York au Castle Garden Immigration Depot à Manhattan.
1907 fut l'année la plus active à Ellis Island avec l'arrivée de 1 004 756 immigrants. Le 17 avril de cette année-là vit l'arrivée de 11 747 immigrants.
Ceux qui présentaient des signes de maladies étaient renvoyés dans leur pays (cas extrême) ou mis en quarantaine sur l'île pour une très longue période. Par la suite, les immigrants se voyaient poser une série de 29 questions incluant leur nom, leur métier et la quantité d'argent qu'ils avaient sur eux. Généralement, ces immigrants étaient acceptés immédiatement et ne passaient que 3 à 5 heures sur l'île. Cependant, plus de 3 000 immigrants moururent à l'hôpital. Certaines personnes furent également refoulées, car on considérait qu'elles risquaient de rester chômeurs. Environ 2 % des arrivants virent ainsi leur admission aux États-Unis rejetée et furent renvoyés dans leur pays d'origine pour diverses raisons telles que leur santé ou leur passé criminel. Ellis Island était souvent surnommée The Island of Tears (l'île des pleurs) ou Heartbreak Island (l'île des cœurs brisés) à cause de ces 2 % qui n'étaient pas admis après leur long voyage.
L'auteur Louis Adamic (1899-1951), venu de Slovénie en 1913, décrivit la nuit qu'il avait passée à Ellis Island. Lui et plusieurs autres immigrants dormirent sur des lits dans un long corridor. N'ayant pas de couverture chaude, le jeune homme ne put dormir de la nuit, entendant les ronflements et plusieurs rêves se passant dans différentes langues. Il décrit aussi une cuisine tellement grande qu'elle pouvait accueillir 1 000 personnes.
Durant la Première Guerre mondiale, le sabotage allemand du dépôt de munitions Black Tom Wharf endommagea les bâtiments d'Ellis Island. Durant la guerre, l'île fut utilisée pour interner des marchands allemands et autres ennemis de guerre ainsi que comme un centre pour aider les soldats américains blessés et malades à leur retour du front européen. Ellis Island reçut également plusieurs dizaines de milliers d'immigrants par an durant cette période, soit beaucoup moins qu'avant guerre. Après celle-ci, le nombre remonta au niveau d'avant-guerre.
En 1917, des modifications des règles d'entrée limitèrent les flux migratoires. Un test d’alphabétisation fut mis en place.
Après 1924 et les lois sur les quotas d'immigration de Johnson-Reed, qui diminuèrent considérablement l'immigration et transférèrent aux ambassades le rôle de choisir les futurs arrivants, le centre devint un lieu de détention et d'expulsion pour les étrangers indésirables. Les quotas portèrent sur 17 000 Irlandais, 7 500 Britanniques, 7 400 Italiens et 2 700 Russes. La crise de 1929 réduisit encore le nombre d'immigrants, passant de 241 700 en 1930 à 97 000 en 1931 et 35 000 en 1932. Au même moment, Ellis Island devint un centre de détention pour les expulsés vers leurs pays d'origine : dissidents politiques, anarchistes, chômeurs. Les expulsés furent 62 000 en 1931, 103 000 en 1932 et 127 000 en 1933.
Pendant et après la Seconde Guerre mondiale, Ellis Island servit de base d'entraînement aux gardes côtes et de camp pour les prisonniers de guerre. Environ 7 000 allemands, Italiens et japonais furent détenus sur l'île.
La loi sur la Sécurité interne de 1950 interdit aux membres des organisations communistes et fascistes d'immigrer aux États-Unis. Plusieurs d'entre-eux furent détenus à Ellis Island jusqu'en 1952, date à laquelle plusieurs lois furent changées.
En novembre 1954, Ellis Island fut finalement fermée et inscrite au patrimoine. L'île figure sur le registre national des sites historiques américains. Aujourd'hui, elle abrite un musée accessible par bateau depuis le Liberty State Park de Jersey ainsi que depuis Manhattan.
L'île accueillit environ 12 millions de personnes entre son ouverture le 1er janvier 1892 et sa fermeture le 12 novembre 1954. La plupart des immigrés qui passaient par Ellis Island étaient européens, un certain nombre venant également de pays arabes dominés par l'Empire ottoman. La première immigrante se nommait Annie Moore, une jeune fille de 18 ans venant de comté de Cork en Irlande, le 1er janvier 1892 pour rejoindre avec ses deux frères, leurs parents, qui étaient venus à New York quatre ans auparavant. Elle fut accueillie par les officiels et une pièce d'or de dix dollars.
La dernière personne à passer à Ellis Island fut un marchand norvégien du nom de Arne Peterssen en 1954. Après la signature du National Origins Acts en 1924, les seuls immigrants à venir à Ellis Island étaient des déportés ou des réfugiés de guerre. Actuellement, plus de 100 millions d'Américains ont un ou plusieurs ancêtres qui sont arrivés en Amérique en passant par Ellis Island.
Statue de la Liberté
La Liberté éclairant le monde1 (Liberty Enlightening The World), plus connue sous le nom de Statue de la Liberté (Statue Of Liberty), est l'un des monuments les plus célèbres des États-Unis. Cette statue monumentale est située à New York, sur l'île de Liberty Island au sud de Manhattan, à l'embouchure de l'Hudson et à proximité d'Ellis Island.
Elle fut construite en France et offerte par le peuple français, en signe d'amitié entre les deux nations, pour célébrer le centenaire de la Déclaration d'indépendance américaine. La statue fut découverte au grand jour le 28 octobre 1886 en présence du président des États-Unis, Grover Cleveland. L'idée venait du juriste et professeur au Collège de France Édouard de Laboulaye, en 1865. Le projet fut confié, en 1871, au sculpteur français Auguste Bartholdi. Pour le choix des cuivres devant être employés à la construction, l'architecte Eugène Viollet-le-Duc eut l'idée de la technique du repoussé. En 1879, à la mort de Viollet-le-Duc, Bartholdi fit appel à l'ingénieur Gustave Eiffel pour décider de la structure interne de la statue. Ce dernier imagina un pylône métallique supportant les plaques de cuivre martelées et fixées.
La statue fait partie des National Historic Landmarks depuis le 15 octobre 1924 et de la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1984.
La statue de la Liberté, en plus d'être un monument très important de la ville de New York, est devenue l'un des symboles des États-Unis et représente de manière plus générale la liberté et l'émancipation vis-à-vis de l'oppression. De son inauguration en 1886 jusqu'au Jet Age, la statue a ainsi été la première vision des États-Unis pour des millions d'immigrants, après une longue traversée de l'océan Atlantique. Elle constitue l'élément principal du Statue of Liberty National Monument qui est géré par le National Park Service. La création de la Statue de la Liberté se place dans la tradition du Colosse de Rhodes, dont certaines représentations ont sans doute été une inspiration pour Bartholdi.
Après les attentats du 11 septembre 2001, l'accès a été interdit pour des raisons de sécurité : le piédestal a rouvert en 2004 et la statue en 2009, avec une limitation du nombre de visiteurs autorisés à accéder à la couronne. La statue (y compris le piédestal et la base) a été fermée pendant une année jusqu'au 28 octobre 2012, pour qu'un escalier secondaire et d'autres dispositifs de sécurité puissent être installés (l'accès à l'île est cependant resté ouvert). Un jour après la réouverture, l'accès a été de nouveau interdit en raison des effets dévastateurs de l'Ouragan Sandy. Les accès à l'île et à la statue ont été rouverts le 4 juillet 20137. L'accès du public au balcon entourant la torche est toujours interdit, pour des raisons de sécurité, depuis 1916.
La statue est située sur l'île de Liberty Island, dans le port de New York. À l'origine, l'île était connue sous le nom de Bedloe's Island, et servait de base militaire. Elle abritait le Fort Wood, bastion d'artillerie construit en granit et dont les fondations en forme d'étoile à onze branches servirent de base pour la construction du socle de la statue. Le choix du terrain et son obtention demandèrent plusieurs démarches. Le 3 mars 1877, un jour avant la fin de son mandat, Grant signa une résolution approuvée par le Congrès des États-Unis autorisant le président à préparer un site et accepter la statue lorsque la France la présenterait. W. T. Sherman fut nommé pour aménager le terrain où le monument serait bâti. Il choisit le site de Bedloe's Island.
Quinze ans avant l’inauguration, Bartholdi avait déjà envisagé de construire son bâtiment sur l’île de Bedloe. Dans son esprit, elle y était déjà construite et tournée vers son continent d'origine, l'Europe dont elle accueillait et allait continuer d'accueillir les immigrants.
Ce n'est qu'en 1956 que le Congrès décida du changement du nom de l'île en Liberty Island, c'est-à-dire « île de la liberté ».
Jersey City est une ville américaine située dans l'État du New Jersey, juste en face de la ville de New York. Elle est le siège du comté de Hudson. Sa population était de 247 597 habitants en 2010, ce qui en fait la deuxième plus grande ville de l’État après Newark.
Jersey City est située dans la banlieue ouest de New York, au nord de la péninsule de Bergen Neck, entre la Newark Bay et la Hackensack River à l'est qui l'isole de Kearny et Newark, et par l'Hudson à l'ouest qui le sépare de New York, dont elle fait partie de l'aire urbaine. Au nord, se trouve également Union City et Hoboken, et au sud Bayonne. Sa côte s'étale au total sur 17,7 km².
Selon le Bureau du recensement des États-Unis la ville a une superficie totale de 54,7 km², dont 38,6 km² de terre et 16,1 km² d'eau, soit 29,37 % du total.
Après avoir été longtemps habitée par les Amérindiens Lenapes, la région est découverte par Henry Hudson en 1609. Jersey City est fondée le 20 janvier 1820 sous le nom de The City of Jersey, puis sous le nom actuel en 1838. L’explosion de Black Tom, survenue le 30 juillet 1916 à Jersey City est le plus spectaculaire sabotage allemand aux États-Unis durant la Première Guerre mondiale.
Aujourd'hui, certains quartiers de la ville sont en rénovation et subissent le phénomène de gentrification (La gentrification (anglicisme créé à partir de gentry, « petite noblesse »), ou embourgeoisement urbain.) La Goldman Sachs Tower est le symbole de ce renouveau : c'est le plus haut gratte-ciel construit aux États-Unis d'Amérique dans une localité qui n'est pas la ville principale d'une aire urbaine.