Samedi 5 août 2023.
Château d'Hardelot (Pas-de-Calais) commune de Condette.
Sur les murailles.
Le château actuel est un manoir achevé au milieu du 19e siècle, sur des fondations datant de 1222 sur une colline dominant les marécages et le lac des miroirs.
Le premier château, alors appelé château d’Ardrelo, est construit en bois par les comtes de Boulogne au 12e s. C'est là qu'en 1194, Renaud de Dammartin signe la première charte communale de Boulogne.
Le château actuel est construit par le comte Philippe Hurepel de Clermont, fils du roi Philippe Auguste, de 1222 à 1231.
En 1615, Marie de Médicis fait assiéger le château par le maréchal d'Ancre car il est alors occupé par les protestants. Il est alors largement détruit et une ferme prend place au milieu des ruines. Il reste encore aujourd'hui les courtines d'origine.
Les événements de 1789 n'affectent guère la paroisse de Condette en Boulonnais. Les quelque 380 habitants sont surtout préoccupés par l'invasion des sables de la côte. Le château est mis en vente comme bien national en 1791.
En 1820, le château est à nouveau vendu avec ses 880 hectares de dunes et de garennes qui vont jusqu'à la mer. Quelques années plus tard, dans l'espoir d'arrêter l'avancée du sable dans les terres, on entreprend les premières plantations de résineux.
En 1848, le château est acquis par l'Anglais Sir John Hare, un magistrat de Bristol, qui tente de restaurer les ruines médiévales. C'est à cette époque que l'écrivain Charles Dickens vient régulièrement à Condette.
En 1865 le capitaine Henry Guy rachète le château et construit un manoir de style néo-Tudor au-dessus des souterrains du 13e siècle et d’une des tours les mieux conservées. Sa fille Helen Guy deviendra une célèbre compositrice en son temps sous le nom de « Guy d'Hardelot ». En 1897, l'Anglais John Robinson Whitley achète, de concert avec plusieurs de ses amis, le château et ses dépendances (prairies, dunes, marais, bois, taillis et les étangs de la Claire-Eau).
Le château devient alors le centre d’attraction de la région : golf, tennis, chasse, pêche, archerie, etc. Il participe à la création de la station balnéaire d'Hardelot pour attirer les mondains fortunés et les aristocrates de France et d'Angleterre.
En 1910, plusieurs hôtels et restaurants s'établissent près du château. Pendant la Première Guerre mondiale, le château est à la disposition de l’armée britannique.
En 1934, l’abbé Bouly, le curé de Condette et d'Hardelot, célèbre pour être le père de la radiesthésie, l’achète. Il est ensuite occupé par une congrégation de religieuses.
Il est cédé en 1987 à la commune de Condette qui confie les terres au Parc naturel régional du Boulonnais. En 2001, un bail de 50 ans est signé entre le Conseil Général du Pas-de-Calais et la commune de Condette afin d'y installer un centre culturel.
Le 13 juin 2009, le Centre culturel de l'Entente cordiale voit le jour. Ce projet est mis en place par le Conseil Général du Pas-de-Calais afin d'entretenir, avec le comté du Kent au Royaume-Uni, la fameuse « Entente cordiale ».
En 2014, les intérieurs du château sont réaménagés pour créer une exposition permanente consacrée à l'histoire du château et des relations franco-britanniques.
Les décors intérieurs, inspirés des demeures anglaises et françaises de la seconde moitié du 19e siècle, sont créés par l’architecte spécialiste des décors historiques Gaël Noblanc.
Le mobilier présenté est en partie mis à disposition par le Mobilier national. Une collection d'œuvres d'art est constituée par le château d'Hardelot et complétée par des œuvres provenant des Musées du Louvre, de Boulogne-sur-Mer et de Saint-Omer.
Des jardins d'inspiration Tudor sont créés à l'extérieur de l'enceinte médiévale.
Le Mobilier national a déposé au château d'Hardelot 66 éléments de mobilier. Y figurent notamment une paire de jardinières provenant des collections de la duchesse de Berry, des meubles en palissandre provenant du ministère d'État sous Napoléon III et des bibliothèques Second Empire provenant des collections Rotschild.
Le lot le plus important est une série de dix chaises à châssis anglaises datant du 18e siècle. Pour évoquer l'Entente cordiale entre la France et la Grande-Bretagne, ont été mis en place des objets en rapport avec cette alliance : un buste de Napoléon III en marbre par Lefèvre-Deumier, un buste d'Émile Loubet en biscuit de Sèvres, une statuette également en biscuit de Sèvres représentant l'allégorie de la Paix.