Hans Memling. 1435 1494. Bruges.
Diptyque à l'usage de Jeanne de France duchesse de Bourbon.
Diptych for the use of Jeanne de France, Duchess of Bourbon.
Chantilly. ("Sweet whipped cream" d'après Google Traductor) . Musée Condé
L'ART ET LES CROYANCES : RENAISSANCE, REFORME,
LUMIERES (4)
Nos manuels d’histoire font généralement commencer les Temps Modernes à la prise de Constantinople par les Turcs en 1453 (ou à la découverte de l’Amérique en 1492)
Cette date coïncide avec une grande période artistique : la Renaissance. On était à la veille de la Réforme qui devait si fort bouleverser l’évolution des arts. Pourtant malgré tant d’importants changements il n’y eut pas alors de véritable rupture dans les traditions. L’art conservait sa place selon les mêmes conceptions, le but que poursuivaient les artistes restait dans son essence le même et personne ne songeait à le mettre en question : il s’agissait de fournir de beaux objets. L’art c’était le Beau.
Certes on disputait de la définition du Beau : imitation fidèle de la nature ? Idéalisation de la nature ?
Vers la fin du XVIII è siècle ce fonds commun semble se désagréger peu à peu. On atteint au seuil des véritables temps modernes qui commencent avec la révolution française qui allait mettre fin à quantité de croyances admises durant des siècles.
Les nouvelles conceptions artistiques tiraient leur origine du siècle des Lumières.
On remit en question la notion de style correct et celle de bon goût.
ERNST GOMBRICH Histoire de l'Art
L'Art est ce que vous croyez. Et l'art vous fait croire en ce que vous croyez. L'art vous fait aussi croire en ce que vous ne croiriez pas, si vous étiez libre de croire.
La peinture, peut être plus que d'autres arts, est le fidèle reflet des idéologies (les croyances religieuses ou profanes) qui gouvernent une société à un moment donné. Elle est un témoin des idées et représentations du monde qui régissent une civilisation. L'histoire de la peinture ne se résume pas aux questions de techniques, aux biographies des peintres et à l'étude des influences stylistiques. Comme l'histoire événementielle, l'histoire de l'art est dominée par des considérations idéologiques et politiques et est très dépendante des croyances dominantes et du politiquement correct à l'époque ou l'historien écrit.
Inutile d'insister ici sur cette évidence qui ressort de la fréquentation des Musées des Beaux Arts Européens : Pendant bien plus d'un millénaire l'art et la peinture de l'Europe ont été l'expression artistique d'une idéologie religieuse, celle du catholicisme, à l'ouest, et celle de l'orthodoxie à l'est. On oublie un peu trop à l'ouest, cette civilisation orthodoxe, différente bien que très proche.
Donc, nos croyances successives inspirent notre art européen, et particulièrement celui de la peinture.
Ce constat devrait conduire nécessairement à poursuivre l'analyse tout au long des siècles de l'histoire humaine.
Pour l'Egypte ou l'Antiquité gréco-romaine, il n'existe pas d'obstacle sérieux à cette étude. Les conceptions du monde de l'Egypte et de l'Antiquité païenne sont suffisamment éloignées de nous pour qu'elles n'entrent pas en conflit avec les nôtres.
Pour la période médiévale c'est encore, apparemment, enfoncer des portes ouvertes. Tout le monde s'accorde pour admettre que la peinture, et même tout l'art européen sont inspirés par le catholicisme ou l'orthodoxie. Mais la conclusion qu'il est sans grand intérêt d'approfondir cette évidence est à première vue un peu surprenante. C'est que le sujet devient un peu délicat, le christianisme catholique ou orthodoxe est encore une idéologie religieuse active de nos jours. En Occident il a beaucoup d'adversaires très puissants et très solidaires. Il est donc possible, et même très porteur pour une carrière, de mettre en évidence que l'incarnation d'un dieu, l'immaculée conception, la crucifixion d'un fils de Dieu, la résurrection ou l'ascension sont des croyances qui n'ont pas de fondements rationnels ou historiques sérieux. (Par contre interdiction absolue de pratiquer de même avec l'Islam, même en Occident. Fermons la parenthèse)
Mais quand l'historien aborde la Renaissance, et surtout la Réforme et les Lumières, il entre dans un passé récent qui fait partie de la mémoire historique vivante des Européens, leur mémoire réelle, mais surtout leur mémoire fabriquée. L'historiographie européenne, comme partout ailleurs dans le monde, est en effet en grande partie falsifiée, car elle est totalement déterminée par les idéologies actives à l'époque où l'historien écrit. C'est à dire qu'en quittant ce qu'une certaine histoire écrite a appelé le "Moyen Age", l'historien, des événements ou de l'art, aborde à des rivages où des idéologies vivantes et puissantes à son époque, la nôtre, ont des conséquences sur l'histoire événementielle, sur l'art et bien sûr la peinture.
Or les idéologies en vie à une époque donnée sont sacrées, même quand elles sont profanes et se proclament laïques. Laïc cela ne veut absolument pas dire neutre, objectif ou vrai. L'historien peut sans trop d' inconvénients constater que l'art médiéval est le reflet de la religion catholique. Par contre si l'historien tente de démonter les mécanismes des idéologies qui sous tendent les événements et l'art de la "Renaissance", de la "Réforme" et des "Lumières", il risque de heurter de puissantes convictions, des croyances, sacrées ou profanes, actuelles, très actives, conscientes ou inconscientes. Il touche à des mythes vivants, et même à des mythes officiels. Et il devient alors "incorrect", "non conforme", bref sacrilège. Comme il l'aurait été, si vivant à l'époque médiévale, il avait tenté de démonter les mécanismes des croyances chrétiennes catholiques et leurs incidences sur les faits et sur l'art de son époque.
3° LES LUMIÈRES
L'art contemporain, celui officiel des collections permanentes des musées, s'explique exactement comme tous les arts européens antérieurs : par l'idéologie qui anime les élites qui l'imposent.
L'art Grec s'explique et se comprend par référence aux conceptions d'un monde conçu comme pluriel mais harmonique à condition que l'homme respecte les Dieux et l'ordre naturel.
L'art Catholique et Orthodoxe mettent en scène la religion du Christ, telle qu'interprétée par leurs églises respectives.
L'art de la Renaissance, sans entrer en conflit avec l'art catholique, est une redécouverte de certains thèmes de la pensée et de l'histoire de l'antiquité gréco-romaine.
L'art du Siècle d'Or des Pays Bas, protestant, est le reflet d'une vision du monde chrétienne, mais surtout rationaliste, matérialiste et à tendances laïques. Ces tendances laïques ne sont pas générales chez les protestants, aux églises très diverses, mais ont été dominantes aux Pays Bas.
L'art Moderne (1850-1950), né à Paris, est multiple, foisonnant, libre, car il est l'expression d'une époque où aucune idéologie, religieuse ou profane ne dominait absolument l'Europe, mais où au contraire s'affrontaient des conceptions du monde différentes. Un art libre, mais des guerres effroyables entre les idéologies, que les peuples ont payé de leur sang.
L'art Contemporain des musées d'Occident, avec ses deux caractéristiques principales le Laid et l'Absurde, cette inversion totale des valeurs de la politique artistique de l'humanité depuis des millénaires est absolument déterminé par l'idéologie triomphante qui structure actuellement, totalement, sans plus aucune concurrence, la société occidentale : "les Lumières", dans leur version capitaliste-libérale, finalement triomphante de la version marxiste, qui fut un temps une alternative. Cet "art contemporain" n'est pas né par hasard dans les années 1920s à New York. C'est son appellation d'origine, le terroir d'où il est sorti avant de se répandre en Europe après la deuxième guerre mondiale. Il est vrai toutefois qu'il était à son origine fortement inspiré par des courants artistiques et idéologiques en provenance de Paris et d'Europe.
L'essentiel de la doctrine politique des "Lumières", formulée en Europe dès la fin du 18è siècle, adoptée tout de suite aux Etats Unis, se résume très simplement :
1° le Passé est dépassé, les Lumières ont définitivement vaincu les Ombres des temps anciens. L'homme recommence tout à partir de zero, pour dire vrai, il commence réellement. C'est l'idéologie de la Table Rase, nécessaire pour fonder le monde nouveau de la Modernité. The Self Made Man à l'échelle de l'Humanité toute entière.
2° La Légitimité politique est dans le peuple souverain. C'est le principe public, affiché, proclamé, exotérique. Les Lumières se proclament démocratiques.
3° La Raison est seulement chez les élites éclairées. C'est le principe secret, ésotérique, qui est directeur des politiques réellement conduites.
"Le peuple", son seul rôle est de fonder, justifier une légitimité. Absolument pas d'orienter les décisions politiques.
"Les avant gardes éclairées" sont seules compétentes pour gouverner.
Les marxistes avaient commis l'erreur de trop publier cette doctrine élitiste et de l'ériger en principe ouvertement proclamé: le Parti Unique des éclairés. Les "libéraux", commerçants et financiers, plus réalistes et plus efficaces, savaient bien mieux dissimuler leurs intentions. A l'ombre de la Banque l'homme apprend à manipuler les hommes, sans qu'ils en souffrent trop en apparence, seulement à retardement. Le multipartisme est de rigueur dans cette version de la démocratie, mais les éclairés contrôlent, discrètement mais d'autant plus surement, tous les partis et leurs programmes. Telle est la fonction des "loges". Les Grands Influents ont eu le temps d'apprendre depuis les débuts du capitalisme, vers 1100 en Europe, à domestiquer, progressivement, les hommes politiques de toutes les nations. De nos jours ce sont les banquiers qui forment les chefs d'état.
Dès lors, l'art contemporain officiel, celui des musées, est facile à comprendre : le Laid et l'Absurde, que cet art revendique comme ses particularités légitimes, s'expliquent par la doctrine des Lumières.
Le Laid et l'Absurde c'est:
1° La Table Rase du Passé dans l'art européen et même mondial. L'art prétend se fonder sur des principes nouveaux et même contraires à l'art ancien. L'art ancien était beau et porteur d'un discours clairement compréhensible. Il cherchait à plaire. L'art des Lumières sera laid et ne tiendra aucun discours, ou un discours absurde. Il cherche à déplaire, à déranger les peuples. La provocation est son signe distinctif, son snobisme. C'est le premier niveau. Le laid, l'absurde et la provocation sont les clés et signes distinctifs qui permettent à l'élite éclairée, initiée, de se reconnaître, de se différencier et de marquer sa distance par rapport aux peuples non éclairés. Ou vous acceptez ces clés et vous pouvez prétendre au grade de Gardien de la République Universelle, ou vous refusez ces clefs et vous êtes le peuple des alpha, bêta, gamma.
2° Mais à un niveau plus profond, plus caché, plus redoutablement destructeur, le laid l'absurde et la provocation sont les moyens de la politique mondialiste de destruction des identités culturelles particulières, nationales ou régionales, en vue d'instaurer une société universelle univoque. L'art contemporain officiel est "révolutionnaire". Car selon les principes des "Lumières" la société universelle de demain, meilleure évidemment, car les "Eclairés" ne croient pas en Dieu, mais dans le "Progrès", ne peut se construire que sur la destruction de l'ordre ancien. Sur les ruines du passé, les "Éclairés" établiront alors la République et la Paix Universelle. Que ces "Éclairés" soient capitalistes ou communistes ne change rien au but final, ce sont seulement les moyens, économiques et politiques, les méthodes, qui peuvent diverger. L'homo sovieticus a échoué pour des motifs économiques. Mais l'homo universalis est toujours au programme et ne se réalisera que grâce à une catharsis, une purgation de tous les passéismes, une destruction de toutes les racines. Surtout si ces racines sont belles et porteuses de sens. C'est la nouvelle foi, mais pas fondée sur l'amour des hommes et le respect de leur passé, qui se révèle dans l'Art Contemporain Officiel. L'homme ne change en rien, mais selon ce qu'il croit, ou ce qu'on lui fait croire, son art change et aussi son destin.
Un facteur technique est toutefois décisif, qui a rendu possible cette évolution de la politique artistique, mais seulement au cours de la seconde moitié du 20è siècle. Quand l'art (peinture et sculpture) a pu cesser d'être un mode obligé de communication entre les élites et les peuples, comme il l'était dans le passé. La peinture et la sculpture, au temps des cathédrales, ou sous Louis XIV, devaient plaire aux peuples pour les "instruire", ou même simplement les éblouir. L'art des civilisations du passé avait une fonction intersociale, de communication entre les élites et les peuples. Il était nécessairement un partage : celui d'une vision du monde, et bien sûr le beau était un moyen de séduction et de communication incontournable. Tout ce dispositif n'est plus nécessaire.
Les élites gouvernantes contemporaines ont à leur disposition des moyens de communication et de propagande nouveaux, dont ne disposaient pas les anciennes élites gouvernantes. Des moyens beaucoup plus efficaces que l'art et notamment celui de la peinture ou de la sculpture : l'enseignement centralisé, étatique, obligatoire, les grands médias (presse, cinéma, radio, télévision) de plus en plus concentrés entre les mains des mêmes, et la publicité. La publicité, contrairement à l'art contemporain, ne s'autorise pas le laid, l'absurde et la provocation ou seulement à dose homéopathique, humoristique.
Dès lors l'art officiel pouvait cesser d'être inter-social, l'art n'était plus indispensable comme moyen de communication entre les élites et les peuples. L'art officiel pouvait couper les ponts avec les populations, et devenir une réserve à l'usage des seuls éclairés. Une réserve exclusive pour les Sages et les Gardiens, et fermée au gens du commun. Avec cependant une utilité à lointaine échéance, correspondant à la fonction cathartique de l'art contemporain officiel : agir sur l'esprit des jeunes humains, les élèves des collèges et lycées, pour les séparer de leur culture passée, familiale, régionale, nationale, religieuse... et fabriquer ainsi les petits robots de la future société universelle et parmi eux, pour les plus doués, les futurs Gardiens de la République Universelle.
Pour enclore cette réserve artistique à finalité éducative, le Laid et l'Absurde étaient à la fois les barrières, les portes étroites et les clés tout à fait appropriées : Le Laid et l'Absurde constituent des clôtures fortement dissuasives pour la majorité de la population. Ce sont aussi des clefs tout à fait sélectives, car peu de personnes osent s'en servir. Pour forcer le passage et entrer dans la Réserve, il fallait reconnaitre la légitimité de ces clefs, accepter de jouer ce jeu là. Sinon on n'entrait pas au Paradis de l'art officiel des Eclairés. Quant aux jeunes, et à leurs parents, l'état ne leur demande pas leur avis sur les objectifs avoués ou cachés de leur formation, pas plus d'ailleurs qu'à leurs enseignants.
C'est ainsi que les gens du commun (70% de la population française vers 2000, mais ces sondages sont totalement biaisés dans un sens favorable aux pouvoirs) restent à la porte des grands musées d'art contemporain, et se contentent de la photographie, de l'art privé et commercial, de l'art mural, destinés à tout le monde. Tandis que les élites intellectuelles et "intelligentes" peuvent jouir en paix de l'atmosphère raréfiée des sommets de l'art contemporain. Préparer l'avenir radieux de l'Humanité Eclairée. Et faire des affaires puisque c'est le ressort principal de la version des "Lumières", finalement triomphante depuis les années 1980-1990 : l'art de la Corporatocratie.
L'homme au sommet de l'évolution, c'est une idéologie catastrophique. Surtout quand on supprime les Dieux.
ART AND BELIEFS: RENAISSANCE, REFORM, LIGHTS (4).
Our history textbooks generally start "Modern Times" with the taking of Constantinople by the Turks in 1453 (or the discovery of America in 1492)
This date coincides with a great artistic period: the Renaissance. We were on the eve of the Reformation, which was to revolutionize the evolution of the arts so much. However, despite so many important changes, there was no real break in traditions. Art retained its place according to the same conceptions, the aim pursued by the artists remained in its essence and no one thought to question it: it was to provide beautiful objects. Art was beauty.
Certainly the definition of Beautiful was disputed: faithful imitation of nature? Idealization of nature?
Towards the end of the 18th century, this common collection seemed to gradually disintegrate. We are reaching the threshold of true modern times, which began with the French revolution that would put an end to many beliefs that had been accepted for centuries.
New artistic conceptions had their origin in the Enlightenment.
The notion of correct style and good taste was questioned.
ERNST GOMBRICH Art History
"Art is what you believe. And art makes you believe in what you believe. Art also makes you believe in what you would not believe, if you were free to believe".
Painting, perhaps more than other arts, is a faithful reflection of the ideologies (religious or secular beliefs) that govern a society at a given moment. She is the witness of the ideas and representations of the world that govern a civilization. The history of painting is not limited to questions of techniques, biographies of painters and the study of stylistic influences. Like events history, the history of art is dominated by ideological and political considerations and is highly dependent on dominant beliefs and politically correct at the time the historian writes.
It is useless to insist here on this evidence which comes out of the frequentation of the Museums of the European Fine Arts: For well over a millennium the art and the painting of Europe were the artistic expression of a religious ideology, the Catholicism in the west, and Orthodoxy in the east. We forget a little too much to the west, this orthodox civilization, different although very close.
So, our successive beliefs inspire our European art, and particularly that of painting.
But when the historian approaches the Renaissance, and especially the Reformation and the Enlightenment, he enters a recent past that is part of the living historical memory of Europeans, their real memory, but especially their manufactured memory. European historiography, as everywhere else in the world, is in fact largely falsified, because it is totally determined by active ideologies at the time when the historian writes. That is to say, when leaving what a certain written history has called the "Middle Ages", the historian tackles shores where living and powerful ideologies in his day, ours, have consequences on the event history, on the art, and of course the painting.
But the ideologies alive at a given time are sacred, even when they proclaim themselves secular. Secular does not mean neutral, objective or true.The historian can without too much inconvenience find that medieval art is a reflection of the Catholic religion. But on the other hand if the historian tries to dismantle the mechanisms of the ideologies underlying events and the art of the "Renaissance", the "Reformation" and the "Enlightenment", he runs the risk of encountering powerful convictions, beliefs, sacred or profane, actual, very active, conscious or unconscious. He touches on living myths, and even official myths. And he then becomes "incorrect", "non-compliant", in short sacrilege. As he would have been, so alive in medieval times, he had tried to dismantle the mechanisms of Catholic Christian beliefs and their implications on the facts and art of his day.
3 ° THE LIGHTS
Contemporary art, the official one of the permanent collections of museums, is explained exactly like all the previous European arts: by the ideology that animates the elites that impose it.
Greek art is explained and understood by reference to the conceptions of a world conceived as plural but harmonic, provided that man respects the gods and the natural order.
Catholic and Orthodox art portray the religion of Christ as interpreted by their respective churches.
The art of Renaissance, without conflict with Catholic art, is a rediscovery of certain themes of the thought and history of Greco-Roman antiquity.
The Art of the golden Century of the Netherlands, Protestant, reflects a vision of the Christian world, but above all rationalist, materialistic and secular tendencies. These secular tendencies are not general among Protestants, to very diverse churches, but have been dominant in the Netherlands.
The Modern Art (1850-1950), born in Paris, is multiple, abounding, free, because it is the expression of a time when no ideology, religious or profane absolutely dominated Europe, but on the contrary clashed with different worldviews. A free art, but appalling wars between ideologies, that people have paid with their blood.
The contemporary art of Western museums, with its two main characteristics, the Ugly and the Absurd, this total reversal of the values of the artistic policy of humanity for millennia is absolutely determined by the triumphant ideology that is currently structuring, totally, without any more competition, the Western society: "the Enlightenment", in their capitalist-liberal version, finally triumphant of the Marxist version, which was, at one time, an alternative. This "contemporary art" was not born by chance in the 1920s in New York. It is its appellation of origin, the soil from where it left before spreading in Europe after the second world war.
The contemporary art of Western museums, with its two main characteristics, the ugly and the absurd, this total reversal of the values of the artistic policy of humanity for millennia is absolutely determined by the triumphant ideology that is currently structuring, totally, without any more competition, the Western society: "the Enlightenment", in their capitalist-liberal version, finally triumphant of the Marxist version, which was an alternative in a time. This "contemporary art" was not born by chance in the 1920s in New York. It is its appellation of origin, the soil from where it left before spreading in Europe after the second world war. It is true, however, that he was originally inspired by artistic and ideological currents from Paris and Europe.
The essence of the political doctrine of "Enlightenment", formulated in Europe at the end of the 18th century, adopted immediately in the United States, can be summed up very simply:
1 ° The Past is past, the Enlightenment has definitely defeated the Shadows of ancient times. Man starts all over again from scratch, to tell the truth, he really starts. This is the ideology of the Rase Table, necessary to found the new world of Modernity. The Self Made Man on the scale of the whole Humanity.
2. Political legitimacy is in the sovereign people. It is the public principle, displayed, proclaimed, exoteric. The Enlightenment proclaims itself democratic.
3. Reason is only among enlightened elites. It is the secret, esoteric principle which is the director of the policies actually conducted.
"The people", its only role is to found, justify a legitimacy. Absolutely not to guide political decisions.
Only "The enlightened avant gardes" are competent to govern.
The Marxists had made the mistake of publishing this elitist doctrine too much and of erecting it as an openly proclaimed principle: the Unique Party of the enlightened. The "liberals", traders and financiers, more realistic and more effective, knew better dissimulate their intentions. In the shadow of the Bank, man learns to manipulate men, without them suffering too much in appearance, only with delay.
Multipartism is essential in this version of democracy, but enlightened people control, discreetly but all the more surely, all parties and their programs. This is the function of the "lodges". The Great Influents have had time to learn from the beginning of capitalism, around 1100 in Europe, to domesticate, gradually, the politicians of all nations. Nowadays it is the bankers who form the heads of state.
From then on, the official contemporary art, that of the museums, is easy to understand: the Laid and the Absurd, which this art claims as its legitimate particularities, are explained by the doctrine of the Enlightenment.
The Ugly and the Absurd is:
1 ° The clean slate of the Past in European and even worldwide art. Art claims to be based on new principles, and evenon contrary principles to ancient art. Ancient art was beautiful and carried a clearly understandable speech. He sought to please. The art of the Enlightenment will be ugly and will not hold any speech. Or an absurd speech. He seeks to displease, to disturb the peoples. Provocation is his distinctive sign, his snobbery. This is the first level. Ugliness, absurdity and provocation are the keys and distinctive signs that allow the enlightened, initiated elite to recognize, to differentiate themselves and to mark their distance from unenlightened peoples. Or you accept these keys and you can claim the rank of Guardian of the Universal Republic, or you refuse these keys and you are the people of alpha, beta, gamma.
2. But on a deeper level, more hidden, more frighteningly destructive, ugliness, absurdity and provocation are the means of the globalist policy of destroying of the particular cultural identities, national or regional, in order to establish a universal society, univocal.
The Official contemporary art is "revolutionary". Because according to the principles of "Enlightenment" the universal society of tomorrow, obviously better, because the "Enlightened" do not believe in God, but in the "Progress", can be built only on the destruction of the old order. That these "Enlightened" are capitalist or communist does not change the final goal, it is only the means, economic and political methods that can diverge. Homo sovieticus has failed for economic reasons. But the homo universalis is always on the program and will only be realized thanks to a catharsis, a purgation of all the passeisms, a destruction of all the roots. Especially if these roots are beautiful and meaningful. It is the new faith, but not based on the love of men and respect for their past, which is revealed in the Official Contemporary Art. The man does not change anything, but according to what he believes, or what he is made to believe, his art changes and also his destiny.
A technical factor, however, was decisive, which made possible this evolution of the artistic policy, but only during the second half of the 20th century. When art (painting and sculpture) was able to cease to be an obligatory mode of communication between elites and peoples, as it was in the past. Painting and sculpture, at the time of cathedrals, or under Louis XIV, had to please people to "educate" them, or even dazzle them. The art of the civilizations of the past had an intersocial function, of communication between elites and peoples. It was necessarily a sharing: that of a vision of the world, and of course the beautiful was a means of seduction and communication essential. All this device is no longer necessary.
Contemporary governing elites have at their disposal new means of communication and propaganda, which were not available to the former ruling elites. Much more effective means than art and especially that of painting or sculpture: The centralized, state, compulsory education, the major media (press, cinema, radio, television) increasingly concentrated in the hands of the same people; and also advertising. Advertising, unlike contemporary art, does not allow the ugly, the absurd and the provocation or only with a homeopathic dose, humorous.
From then on, official art could cease to be inter-social, and art was no longer indispensable as a means of communication between elites and peoples. The official art could cut the bridges with the populations, and become a reserve for the use of the only enlightened ones. An exclusive reserve for the Sages and Guardians, and closed to the common people.
Yet with a long-term usefulness, corresponding to the cathartic function of official contemporary art: to act on the minds of young humans, middle and high school students, to separate them from their past culture, family, regional, national, religious ... and thus to manufacture the little robots of the future universal society and among them, for the most talented, the future Guardians of the Universal Republic.
To enclose this artistic reserve for educational purposes, the ugly and the absurd were both the barriers, the narrow doors and the very appropriate keys: The ugly and the absurd constitute fences strongly dissuasive for the majority of the population. They are also very selective keys, because few people dare to use them. To force the passage and enter the Reserve, it was necessary to recognize the legitimacy of these keys, to accept to play this game there. Otherwise we do not enter the Paradise of the official art of Enlightened. As for young people the Republican state does not ask them their opinion on the avowed or hidden objectives of their formation. Nor does he ask their opinion to their parents or teachers .
This is how ordinary people (70% of the French population around 2000,but these polls are totally biased in a sense favorable to powers) stay at the doors of major contemporary art museums, and are content with photography, private and commercial art, street art , intended for everyone. While intellectual and "intelligent" elites can enjoy in peace the rarefied atmosphere of the peaks of contemporary art. Preparing the bright future of the enlightened humanity. And doing business since it is the main spring of the version of the "Lights ", finally triumphant since the years 1980-1990: The art of the Corporatocracy.
Man at the top of evolution is a catastrophic ideology. Especially when the Gods are suppressed.